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LE JOURNAL: EiTB : la décision de fermeture du site francophone pourrait être à nouveau analysée

EiTB : la décision de fermeture du site francophone pourrait être à nouveau analysée

 

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29/06/2013

Béatrice MOLLE

Le site Internet d’information francophone d’EiTB (télévisions et radios de service public de la Communauté autonome basque) arrêtera d’émettre en continu provoquant au passage le licenciement du journaliste à Bayonne qui en avait la charge. Une pétition en ligne contre cette quasi-fermeture a recueilli d’ores et déjà 400 signatures.

Nous avons interrogé Maite Iturbe, directrice générale d’EiTB, à ce sujet lui demandant notamment si cette décision était irrévocable. Maite Iturbe rétorque que, certes, pour le moment, “la décision est irrévocable, il y a une réorganisation, mais nous pourrions à nouveau analyser cette décision. Ce type de choses se mesure avec le temps. Il faut évaluer l’effet sur la clientèle”. Concernant la délégation d’EiTB à Bayonne, composée de quatre postes et demi de journalistes, Maite Iturbe assure que leurs contrats se terminent à la fin de l’année, mais augure de leur prolongement dans le futur.

Plus globalement, la responsable indique qu’il n’y aura pas de licenciements : “Les problèmes que nous avons eus à Radio Vitoria concernaient des contrats temporaires.” Et d’ajouter que le budget d’EiTB avait subi une baisse de 20 millions d’euros par rapport à l’an passé, obligeant “à des restrictions drastiques et à revoir certains programmes. Nous avons dû prendre des mesures”, souligne Maite Iturbe.

Karmelo Landa, EH Bildu

Nous avons également interrogé Karmelo Landa qui fait partie du conseil d’administration d’EiTB en tant que représentant de la coalition EH Bildu. Pour l’ancien parlementaire membre aujourd’hui de Sortu, la mission d’EiTB est claire : impulser et développer la langue basque sur tout le territoire d’Euskal Herria : “Certes, il y a une restriction de budget, il y a d’ailleurs moins de rentrées publicitaires, mais il faut étudier d’une forme globale où l’on doit appliquer ces restrictions. Par exemple, lors du dernier conseil d’administration du 25 juin, à EH Bildu, nous avons appuyé le fait qu’il fallait procéder à la réduction des postes de cadres au sein d’EiTB qui sont vraiment très nombreux.” Concernant le site Internet francophone, Karmelo Landa remarque aussi que la page Internet en anglais a été également supprimée : “Ces restrictions ne vont pas dans le bon sens. Il y a aussi des restrictions sur eitb.com et eitb.net. Nous pensons que ce sont des secteurs stratégiques à l’heure du numérique et nous souhaitons qu’une véritable analyse soit menée quant à la ligne d’EiTB et concernant aussi la modernisation et l’avenir de ce média.”

Forte mobilisation

Quant aux promoteurs de la pétition lancée en ligne contre cette fermeture annoncée qu’ils qualifient “d’erreur historique et politique”, ils constatent que la pétition toujours en cours a réussi à mobiliser des citoyens, mais aussi des représentants de partis politiques du Pays Basque (EH Bai, PS, UDI, Front de gauche, EA) des collectifs environnementaux et sociaux (Bizi!, Cade, Comité de soutien aux victimes de Fertiladour), des associations culturelles comme l’Institut culturel basque, Biarritz Culture et la Scène nationale ainsi que Seaska et Biga Bai. Un échantillonnage varié de la société basque du Nord qui pourrait peut-être faire revoir leur copie aux dirigeants d’EiTB.

LE JOURNAL 2013/6/29